Comme dans un rêve

Hier soir, j'ai rencontré MB. Sale temps pour une première rencontre, il pleuvait des cordes et une température du mois de mars, j'avais donc proposer un cinéma et de s'attendre mutuellement à l'abri dans le hall.

Craignant de légers embouteillages en cette veille de fête nationale, je suis arrivé avec 10 minutes d'avance. Je textote que je suis là et que je l'attends.

Je remarque qu'une autre jeune femme lit ses messages sur son téléphone. Elle est de dos, lève la tête, cherche quelque chose du regard, se retourne et me sourit. C'est MB.

J'ai ses grands yeux bleus qui m'atteignent. Elle s'approche et elle est exactement comme sur ses photos. Je précise qu'il m'est arrivé souvent d'être déçu en voyant la personne réellement. Mais là, j'ai un petit flash.

Je me penche pour lui faire la bise, elle hésite et tend sa joue. Achat de deux billets pour "To Rome with love" ainsi que d'un pot de pop-corn. D'habitude, je ne fais jamais ça. Le maïs est OGM et le bruit dans la salle des gens qui fouillent et qui mâchent m'insupporte. Mais là, je m'en fous. Ca fait rire MB, nous sommes assis dans une salle déserte et elle a faim. "Je n'ai pas mangé ce midi" me dit-elle d'une voix timide.

Le film est touchant, des histoires d'amour à la Woody Allen dans une ville magnifique. Pas mal de scènes où l'on mange des pâtes et des pizzas. Du coup, nous sommes affamés en sortant. Direction, un petit restaurant (mais pas italien) où nous dînerons d'une viande et d'un verre de Bordeaux.

La MB virtuelle qui menait le bal des questions a laissé la place à une MB réelle, timide et posée. J'ai l'impression d'avoir une adolescente de 44 ans en face de moi. C'est très troublant.

Après, nous irons boire un verre dans un pub. Deux moritos plus tard, MB devient plus bavarde et plus entreprenante. Elle me lâche subitement :
- Tu pourrais me séduire, tu sais.
- Ah oui ? Moi, je pourrais t'embrasser.
Elle baisse les yeux et penche la tête et je joins le geste (ou plutôt la bouche) à la parole.

4H00, le bar ferme. On se retrouve dehors, on marche, on est enlacé, on grelotte un peu dans l'humidité du matin naissant. Je la laisse devant sa voiture, on s'embrasse encore et encore. Elle démarre, me regarde à travers la vitre et murmure quelque chose que je ne comprends pas.

La voiture disparaît au coin de la rue.

Je suis touché au cœur, vais-je toucher au but ?