On est dimanche matin, je n'ai pas trouvé d'autre idée pour ce billet. BGV pour Badoouinage à Grande Vitesse.
Hier, il est 20h quand je me décide à me connecter. Le rituel est toujours le même. Un peu comme le commandant de bord d'un Airbus qui fait sa
checklist :
- Ais-je des messages à lire : négatif
- Qui a visité mon profil : personne
- Voir qui est en ligne dans ma liste de favoris : personne
- Armement des toboggans : non, je déconne
- Vérification des nouvelles arrivantes
Le dernier point est important car les filles qui arrivent sont prises d'assaut très rapidement. C'est comme pour la période des soldes où tout le monde se rue sur les bonnes affaires. Désolé pour l'image, Mesdames, mais c'est la réalité Badoo. Il faut se placer dans les premiers parce que sinon, la dame croule sous les demandes et jette en liste noire par paquet entier.
Je tombe sur le profil de V. (non ce n'est pas la même que mon
1er rencart). Elle a 35 ans, brune de 1m70 et "
veut sauter dans une flaque d'eau avec un homme, 25-55 ans". Oups, elle ratisse large en acceptant les hommes de 20 ans de plus qu'elle. V. a mis 13 photos d'elle, ce qui est vraiment beaucoup. C'est une brune avec un regard un peu triste et un visage à la Modigliani.
Comme elle a mis en centre d'intérêt "Paul Coehlo", je lance un message où il est question d'alchimie et de destin. Oui, je sais, c'est facile. Elle visite mon profil et m'envoie une toute petite réponse : "
difficile de trouver l'alchimie ici". Mais bon, le dialogue est engagé et c'est l'essentiel. Je vous rappelle que nous sommes
limités à deux messages.
C'est toujours amusant de voir vers quoi la discussion va aller. Comme c'est l'heure de manger, nous allons discuter cuisine. Elle ne sait pas quoi faire à manger à son fils de 13 ans et je propose une omelette, oignon, jambon. Elle est ravie et me remercie pour l'idée.
22H30, ça fait un peu plus de deux heures que nous échangeons. A un moment, je reviens sur le sujet qui m'a permis de démarrer le tchat :
Moi : Vous avez lu l'Alchimiste alors ?
Elle : Paulo Coelho, je l'ai devoré
Moi : Vous pensez aussi que tout est écrit ?
Elle : Dans la vie tout est un signe
Moi : Quel a été le dernier signe que le destin vous a envoyé ?
Elle : Une discussion qui a débuté avec un mot qui m'a interpellé.
Moi : Vous parlez de "notre" discussion ?
Elle : Oui. Cela vous ferrez plaisir de la poursuivre autour d'un verre ??
Moi : Habituellement, c'est moi qui propose.
Donc là, je suis scotché.
Ce sera avec plaisir. Quel jour vous irait-il ?
Elle : Ce soir, cela vous conviendrez ??
Et voilà, c'est parti.
23H30, le temps de faire les 30 km qui nous séparent. Quand j'arrive, elle me demande : "avez-vous fait bonne route ?". On continue donc à se vouvoyer. Je n'ose pas lui dire. Elle a de ces yeux. Peut-être qu'elle se rend compte que j'ai 10 ans de plus qu'elle.
Je passe le reste de la soirée avec V. Nous sommes dans un bar sympa où un duo guitare harmonica joue du jazz. J'aime ses yeux.
1H00, le bar ferme. Je raccompagne V. devant sa résidence. On se souhaite la bonne nuit à la 2e personne du pluriel.
Sur le chemin du retour, j'ai un doute sur notre rencontre. Comment m'a t-elle vu ? Dans ses yeux, ne suis-je pas encore cet éternel vieil ami "calme et posé" ? Je suis septique sur une éventuelle histoire avec V.
1H30, juste avant de dormir, j'envoie un texto :
Encore merci pour ce rdv. Vous êtes charmante et surtout ravissante. Je ne sais pas si la réciproque l'a été. Si oui, je serai ravi de vous revoir.
Je regretterai vos yeux, chère V.
